Une des centrales à charbon allemandes qui ont généré
près de 44% de l'électricité outre-Rhin en 2015. (©photo)
Sommaire
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Définition et
catégories
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Fonctionnement
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Enjeux
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Acteurs majeurs
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Unités et
chiffres clés
·
Zone de présence
·
Passé et présent
· Futur
Définition et catégories
Une centrale à charbon produit de l’électricité en
utilisant la chaleur générée par la combustion du charbon.
Le charbon est un combustible fossile d’origine
organique. Il est le résultat de la transformation de résidus de forêts enfouis
dans le sol depuis près de 300 millions d’années (ère carbonifère). Par
enfouissement, sous l’effet de pressions et de températures élevées dues à la
profondeur, les végétaux ensevelis se sont décomposés puis transformés en une
matière solide et combustible à haute teneur en carbone : le charbon. Il
existe plusieurs catégories de charbon qui dépendent de la teneur en carbone, en
soufre et en eau.
Les centrales à charbon utilisent cette
source d’énergie pour produire de l’électricité. Après avoir été trié et lavé, le charbon est
brûlé dans une chaudière. La chaleur générée par cette combustion chauffe l’eau
jusqu’à ce qu’elle se transforme en vapeur. Cette vapeur entraîne une turbine
qui, associée à un alternateur, génère de l’électricité.
Fonctionnement technique ou scientifique
Après avoir été extrait, le charbon peut être
transformé en combustible pour alimenter une centrale thermique. Deux techniques peuvent alors être
employées.
Technique n°1 : la combustion de poussière de charbon
Le charbon est broyé, mis sous forme de petits
morceaux afin de le réduire en poussière fine qui va servir de combustible. Une
fois mélangée à l’air, cette poussière est injectée puis brûlée dans une
chaudière à plus de 1 400°C. Cette combustion produit la chaleur nécessaire
pour chauffer l’eau qui circule dans des tuyaux. Sous l’effet de la chaleur,
l’eau se transforme en vapeur à haute pression et permet d’entraîner une
turbine. Les rotations de la turbine (énergie cinétique) sont transformées en
énergie électrique grâce à un alternateur qui convertit l’énergie transmise par
la turbine. Ce mécanisme basé sur l’entraînement d’une turbine par la vapeur
est identique à celui des autres centrales thermiques (gaz, fioul, nucléaire).
Cette technique qui consiste à pulvériser la poussière
et à la mélanger avec de l’air est largement utilisée dans les centrales à
charbon. Toutefois, la rentabilité énergétique de ce procédé dépend de la
qualité du charbon utilisé. Le pouvoir calorifique du charbon dépend notamment
de sa teneur en carbone. Le lignite est composé de 50 à 60% de carbone et les
sous-bitumineux sont constitués de 60 à 70% de carbone. Ce sont des charbons de
rangs inférieurs. Les charbons-vapeur sont des bitumineux. Il s’agit de charbon
de haut rang dont la teneur en carbone est comprise entre 70 et 90%.
Technique n°2 : le « lit fluidisé »
La technique du « lit
fluidisé » peut également être utilisée : le charbon est simplement
concassé et conduit à former un « lit » maintenu en sustentation par
injection verticale d’air. Les particules de charbon brûlent en suspension et
les poussières partiellement brûlées sont récupérées pour être ensuite
réinjectées dans la chaudière. Cette technique permet donc d’obtenir une
combustion totale à une température allant de 850 à 900°C (au lieu de 1400°C
dans une chaudière classique). Ce procédé a de nombreux avantages, tels qu’un
haut rendement et la possibilité de brûler des charbons de mauvaise qualité. De
plus, cette technique est peu polluante : la température inférieure à
900°C garantit une faible teneur des fumées en oxydes d’azotes ainsi qu’en
métaux lourds. Elle permet également la désulfuration des fumées et retient dans
ses cendres la quasi-totalité du chlore et du fluor.
Enjeux par rapport à l'énergie
Les besoins en électricité ainsi que les
préoccupations géopolitiques et environnementales replacent au centre du débat
les centrales à charbon.
·
Le prix du charbon est compétitif et
relativement stable. Par conséquent, les coûts de production des centrales à
charbon ne varient que peu et demeurent compétitifs (plus encore avec l'exploitation des gaz de schiste aux États-Unis qui rend
disponible de grandes quantités de charbon sur le marché).
·
Les centrales à charbon jouent un rôle
majeur dans la production mondiale d’électricité. Le charbon est la première
énergie utilisée pour produire de l’électricité, sa part dans le mix électrique
mondial avoisinant 41%(1).
·
Cependant, les centrales à charbon ont
un impact négatif et lourd sur l’environnement. Elles rejettent du méthane (CH4), des oxydes d’azote (les NOx) et du gaz
carbonique (CO2). Lors de sa
combustion, le charbon émet plus de gaz carbonique que le pétrole et a fortiori
que le gaz naturel.
Acteurs majeurs
Aux côtés des grands fournisseurs d’électricité, Engie, EDF et EON en Europe, Inter RAO en Russie, des
« utilities » américaines et des combinats indiens et chinois, le
marché mondial des centrales thermiques à charbon est de plus en plus dominé
par les constructeurs de turbines maîtrisant l’électrotechnique. Citons
Siemens, Alstom, Vatenfall en Europe, General Electric et Westinghouse aux
États-Unis, Hitachi et Mitsubishi au Japon, Cosmic Engineering en Inde.
Dans le monde entier, l’effort de
recherche et développement se porte sur la réduction de l’impact
environnemental des centrales à charbon grâce aux techniques dites de « charbon propre », en particulier
avec la capture et le stockage du CO2. Des
centres de recherche du département de l’énergie tels que l’EPRI et l’ORNL (Oak
Ridge National Laboratory) aux États-Unis, le BRGM et IFP Energies nouvelles en France, coordonnent ces
recherches.
Unités de mesure et chiffres clés
Selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), le rendement moyen
mondial du charbon était d’environ 2 083 kWh/tonne (soit une efficacité de 30%)
en 2009. En Europe, ce chiffre était d’environ 2 630 kWh/tonne de charbon
(efficacité de 38%). Le rendement moyen des centrales supercritiques au charbon dépasse 45%.
Zone de présence ou d'application
Le charbon se trouve partout en grande quantité et
certains États en ont fait leur source d’énergie principale pour produire de
l’électricité. Les plus grandes réserves de charbon se trouvent aux États-Unis,
en Russie, en Chine (ces pays disposant à eux trois de 57% des réserves prouvées
dans le monde à fin 2015)(2).
L'Australie, l'Inde, l'Allemagne, l'Ukraine, le Kazakhstan et l'Afrique du Sud
possèdent également d'importantes réserves (avec plus de 30 milliards de tonnes
de réserves prouvées à fin 2015 dans chacun de ces pays).
Les principaux acteurs qui produisent de l’électricité
grâce aux centrales à charbon sont les États
détenant d’importantes
réserves. La part de la production
d’électricité issue du charbon en 2012 est de 94% en Afrique du Sud, 86% en
Pologne, 81% en Chine, 69% en Australie, 68% en Inde et 43% aux États-Unis et
en Allemagne(3).
Les centrales à charbon jouent un rôle clé dans la production d’électricité de
ces pays. D’importants projets de modernisation et de développement des
centrales à charbon sont notamment en cours en Chine.
Les pays en développement ont d’énormes
besoins en électricité et le charbon est un moyen simple et économique pour
satisfaire leurs besoins en toute sécurité. Près des deux tiers des centrales
électriques fonctionnant au charbon sont construites dans les pays en
développement.
Passé et présent
Les propriétés du charbon ont rapidement été
découvertes. C’est un très bon combustible qui brûle longtemps et qui produit
de la chaleur. Le charbon a d’abord servi pour chauffer les maisons et faire
fonctionner les machines, puis très rapidement il a été utilisé pour produire
de l’électricité.
Les centrales à charbon se sont développées et ont
enclenché la marche vers la seconde révolution industrielle au XIXe siècle. L’utilisation du charbon pour produire
de l’électricité s’est vite répandue car elle met en œuvre un processus
aisé et peu coûteux. Au fil du temps, des techniques de pointe se sont
développées afin d’améliorer la performance des centrales à charbon. Au début
du XXe siècle,
leur puissance unitaire n’était que de quelques dizaines de MW (mégawatts) alors qu’elle dépasse aujourd’hui
les 1 000 MW.
Par ailleurs, les centrales à charbon récentes
émettent 40% de CO2 en
moins que les centrales à charbon du milieu du XXe siècle tout en demeurant une source de pollution
atmosphérique importante (poussières, NOx, SO2) et d’effet de serre (CH4, CO2).
La prolifération des centrales à charbon
pose des problèmes environnementaux. Une étude du Massachussetts Institute of
Technology (MIT) réalisée en 2007 révélait en 2007 la construction de deux
nouvelles centrales à charbon par semaine en Chine.
Futur
De nouvelles avancées technologiques pourraient
améliorer les rendements des centrales à charbon tout en protégeant
l’environnement :
·
les techniques de « charbon
propre » telles que la désulfuration et la dénitrification pourraient
réduire l’impact sur l’environnement ;
·
intensifier les recherches pour
augmenter l’efficacité et les rendements des centrales à charbon réduirait les
émissions de CO2 ;
·
développer des techniques de captage et
de stockage du CO2 (CSC)
permettrait de récupérer et d’enfouir sous terre les émissions de ce gaz ;
·
les avancées technologiques devraient
pouvoir être industrialisées à des coûts compatibles avec les exigences
économiques, ce qui n’est pas encore obtenu.
Passer de centrales sous-critiques
(rendement thermique d’environ 30%) à des centrales ultra-supercritiques
(rendement thermique d’environ 46% pour les dernières centrales construites en
Europe) permettrait notamment de réduire d’environ 30% les émissions de CO2 par kWh
produit. Selon le GIEC, l’amélioration du rendement des centrales et
le déploiement à large échelle de systèmes de capture et de stockage de CO2 sont indispensables pour atteindre les objectifs fixés par la COP21. Début
2016, seuls 15 projets de CSC étaient en service dans le monde auxquels
devraient s'ajouter 7 nouveaux projets d'ici 2017.
SOURCE: CONNAISSANCE DES ENERGIES
SOURCE: CONNAISSANCE DES ENERGIES
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