samedi 16 mai 2015

IMPORTANCE DE L'AUDIT ÉNERGÉTIQUE: EXEMPLE DU CHNU FANN (PAR KHADIM GUISSE)

L’audit énergétique ou le diagnostic de performance énergétique a pour but d’analyser les consommations énergétiques d’un bâtiment existant, en rapport avec les caractéristiques et l’état du bâtiment lui-même et de tous les équipements consommant de l’énergie et, cela, sans oublier la finalité de ces consommations, à savoir un certain niveau de bien-être en température, humidité relative, qualité de l’air, éclairage, etc.
Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979 liés respectivement à la guerre de Kippour et de la révolution Iranienne ont permis une prise de conscience mondiale à la fin des années 1970 de la nécessité d’engager des actions nationales en faveur des économies d’énergies. Je rappelle que Le choc pétrolier est un choc économique provoqué par une modification brutale de l’offre de pétrole, combinant hausse du prix et baisse de la production. 

Depuis lors, plusieurs actions concernant l’efficacité énergétique ont été entreprises à travers le monde.

En France, des actions de rénovation des bâtiments publics ont été engagées avec traitement de leurs surfaces pour les moins  économes en énergies suite à des audits énergétiques depuis les lois de programmation relatives à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement dite « loi Grenelle 1 » en 2009 et« loi Grenelle 2 » en 2010. L’objectif était de réduire d'au moins 40 % les consommations d'énergie et d'au moins 50 % les émissions de gaz à effet de serre de ces bâtiments dans un délai de huit ans ».   
L’Institut de l’Énergie et de l’Environnement de la Francophonie (IEPF), organe subsidiaire de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF), a lancé en 1992 son Programme International de Soutien à la Maîtrise de l’Énergie (PRISME) qui vise à promouvoir, dans les pays membres du Sud, la mise en place de cadres institutionnels adéquats et le développement d’activités liées à la maîtrise de l’énergie.
Au Sénégal, même s’il existe une Agence pour l’économie et la maitrise de l’énergie AEME et le programme de PNUD Sénégal pour la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre à travers l’Efficacité Energétique dans le secteur du bâtiment a partir des projets  ENERBAT, du MDE (Maîtrise de la Demande Electrique) de la SENELEC avec la distribution de lampes basses consommations, du projet NECTAR (Négociation Climat pour Toute l’Afrique Réussie) de l’Institut de l’Energie et du Développement Durable de la Francophonie (IEDD) ; une politique d’efficacité énergétique claire et soutenue n’est pas encore palpable ou du moins son applicabilité sur le terrain n’est pas encore visible à mon avis. 
Alors que le pays est secoué par une crise énergétique endémique caractérisée par :
• Un déficit de production d’énergie électrique créé par la vétusté du parc de production dû au retard d’investissement en centrale de production électrique.
• Un parc de transport et de distribution vétuste et saturé engendrant une mauvaise qualité de service. 
• Le non diversification de notre système de production électrique dominée essentiellement par les produits pétroliers (voir digramme mix énergétique) de plus en plus rares et coûteux avec les difficultés d’approvisionnement et de pénurie.
• La négligence des énergies renouvelables dans le système de production électrique et une politique non incitative pour leur utilisation dans le domestique surtout le photovoltaïque nonobstant le décret d’application de la loi d’orientation sur les énergies renouvelables N°2010-21 et au moment où on parle de transition énergétique en Occident.
La conséquence de tout cela, ce sont les délestages et son impact négatif sur la production économique du pays.   

C’est dans ce contexte, pour illustrer l’importance de l’audit énergétique et le potentiel d’économie d’énergie qu’il peut engendrer, partager une étude portant sur «  l’audit énergétique et la pré-faisabilité de systèmes solaire  que nous avons effectué en 2010 au CHNU (Centre Hospitalier National Universitaire) de Fann dans le cadre de la licence pro METERBAT (Maîtrise de l’Energie et Technologie d’Energie Renouvelable dans le bâtiment)  à l’école Polytechnique de Thiès en collaboration avec la coopération française U3E.    
En effet l’importance de cet audit, consistant à élaborer des propositions viables d’économie  d’énergie portant d’une part  sur l’analyse des factures des trois dernières années ici (2009, 2010, 2011) d’autre part sur l’analyse détaillée des données énergétiques de l’hôpital,  nous a montré  entre autres ceci. (Il est évident que nous ne pourrions pas étaler ici l’entièreté de notre étude mais seulement les axes principaux).
1. L’amélioration du facteur de puissance entraînerait une économie d’environ 111 112 KWh sur la consommation d’électricité.
2. La réorganisation des circuits de distribution engendrerait un gain de 57 713 KWh sur la consommation énergétique dû aux dépassements de puissance, entraînant des réductions sur la prime fixe.
3. Le remplacement de tous les chauffes électriques qui sont au nombre de 105, représentant 2% de la consommation énergétique soit environ 55 000 KWh.
4. L’élimination des gaspillages au niveau de la climatisation et de l’éclairage, le remplacement des climatiseurs monoblocs vieux, la rénovation de certains bâtiments vieux datant pour certains d’avant 1960 et qui ont presque perdu leur inertie thermique pourraient réduire la consommation électrique en ce point à moins de 20%. Je rappelle que la climatisation constitue 36% de la consommation totale électrique et représente plus de 100 000 000 FCFA de la facture globale (voir graphique de répartition).   
Rien que sur les trois premiers  points l’hôpital peut faire une économie sur la consommation électrique de près de 221 112 KWh soit environ 45 000 000 FCFA sur la facture globale compte non tenu des économies qui peuvent être tirées au niveau de la climatisation et au niveau de l’éclairage.
En ces moments de crise énergétique et le souci d’économiser des ressources financières, une telle étude généralisée sur l’ensemble des hôpitaux du pays et des bâtiments administratifs pourrait engendrer un gain énergétique de plus 50 MW pouvant alimenter plusieurs villages, générer  un impact positif sur la facture énergétique et préserver notre compétitivité industrielle.  
Dès lors la maîtrise de l’énergie dans les structures sanitaires et administratives devient un impératif au moment où nous parlons de l’émergence. Elle contribue inéluctablement au développement durable du pays et à la réduction des gaz à effet de serre. 
La  résorption de la fracture énergétique passe avant  celle de la  fracture numérique.  





KHADIM GUISSE/ @toubacleanenergy  RUFISQUE SENEGAL

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