mardi 26 septembre 2017

« On peut parler indifféremment d’énergie renouvelable ou décarbonée »



Énergies décarbonées

Tour de refroidissement d'un réacteur nucléaire « décarboné » mais pas « renouvelable »        . (©photo)

Recouvrant des sous-ensembles communs, ces deux termes peuvent parfois être amalgamés. Ils ont pourtant des significations bien distinctes.
Une source d’énergie est qualifiée de « renouvelable » lorsqu’elle se forme ou se reconstitue plus rapidement qu’elle est consommée. Les énergies utilisant des ressources naturelles disponibles et inépuisables à l’échelle humaine telles que le soleil, le vent, l’eau ou la chaleur terrestre: énergies solaireéoliennehydrauliquemarinesgéothermie(1). Étant consommable, la biomasse constitue un cas particulier car elle est tributaire du volume produit et/ou consommé par l’homme : elle est « renouvelable » à condition que son rythme de renouvellement (naturel ou anthropique) puisse soutenir la consommation.
Une énergie « décarbonée » signifie qu’elle n’émet pas de dioxyde de carbone (CO2). Dans une acception commune, toutes les énergies renouvelables ainsi que l’énergie nucléaire sont considérées comme décarbonées. Au sens propre, cette notion mérite pourtant plusieurs nuances :
  • aucune énergie n’émet en réalité « zéro carbone » si l’on intègre les étapes en amont et en aval de la production d’énergie (fabrication du panneau solaire, de l’éolienne, du réacteur nucléaire...). En toute rigueur, il faudrait donc parler d’énergies « faiblement carbonées » ;
  • la biomasse fait encore l’objet d’une particularité : bien que sa combustion entraîne une production de CO2, on considère que la reconstitution naturelle de la biomasse, qui capte du CO2, compense ces émissions.
En résumé, toutes les énergies renouvelables sont faiblement carbonées (et qualifiées de « décarbonées »). Ce postulat n’est pas réversible : l’énergie nucléaire, également « décarbonée », n’est pas une énergie renouvelable car la consommation d’uraniumcomme combustible n’est pas compensée par un processus de reconstitution naturelle.

Les chiffres clés de l’énergie dans le monde

Consommation d'énergie
Le pétrole et le charbon ont encore compté pour près de 60% de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2015. (©Connaissance des Énergies).

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié la semaine dernière l’édition 2017 de ses « Key World Energy Statistics ». Cette publication annuelle regroupe toutes les grandes données relatives à l’énergie au niveau mondial.
Les énergies fossiles toujours omniprésentes dans le mix mondial
La consommation mondiale d'énergie primaire a encore reposé à 81,4% sur les énergies fossiles en 2015 selon les dernières données de l’AIE. En 1973, cette part atteignait 86,7% (dont 46,2% pour le seul pétrole) et les énergies décarbonées ont  ainsi légèrement progressé dans le mix énergétique mondial.
Notons que les productions mondiales de gaz naturel et de charbon ont  respectivement triplé et plus que doublé depuis 1973. Les émissions mondiales de CO2 relatives à la combustion d’énergie ont pour leur part doublé durant cette    période.
Pour rappel, les travaux du GIEC indiquent qu’il faudrait réduire les émissions mondiales de l’ensemble des gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici à 2050 (par rapport au niveau de 2010) pour espérer atteindre l’objectif de l’Accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement climatique « nettement en dessous » de 2°C d’ici à 2100(1).
Répartition de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2015
Répartition de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2015 (©Connaissance des Énergies)
Une part croissante d’électricité… de plus en plus décarbonée
L’électricité a compté pour 18,5% de la consommation finale d’énergie dans le monde en 2015 (contre 9,4% en 1973). Le mix de la production électrique mondiale reste encore largement dominé par le charbon (39,3% de la production mondiale en 2015), pourtant montré du doigt pour les fortes émissions de gaz à effet de serre associées à sa combustion.
Les énergies décarbonées progressent rapidement dans le mix électrique mais elles restent pour l’heure minoritaires dans ce mix (33,7% de la production mondiale). L’hydroélectricité a en particulier produit 3 978 TWh dans le monde en 2015 (16% du mix), soit davantage que les productions nucléaire (2 571 TWh en 2015),  éolienne (838 TWh en 2015) et photovoltaïque (247 TWh en 2015) réunies.
Electricité dans le monde
Répartition de la production électrique mondiale par source d'énergie en 2015 (©Connaissance des Énergies)
Énergie : des inégalités importantes entre les différentes régions du monde
A la fin de sa publication, l’AIE délivre une série d’indicateurs pour chaque pays en 2015 (production et consommation d’énergie, émissions de CO2, etc.), en rapportant ces données à la population. Cet état des lieux rappelle les grandes disparités énergétiques d’un pays à un autre en matière de consommation énergétique. Un Africain a en moyenne consommé 0,66 tep en 2015, soit 6 fois moins que la moyenne des habitants de pays de l’OCDE(2) (4,12 tep en 2015).  
Consommation d'énergie primaire par habitant en 2015
Consommation d'énergie primaire par habitant en 2015 (©Connaissance des Énergies)
L’AIE rappelle par ailleurs ses projections de l’évolution de la consommation     mondiale d’énergie finale. Cette dernière a atteint 9 384 Mtep en 2015 et pourrait  augmenter d’un tiers à l’horizon 2040 (12 538 Mtep) selon le scénario                    « New Policies » de l’AIE (basée sur les politiques actuellement envisagées).                      Pour suivre la trajectoire des « 2°C » de l’Accord de Paris, la consommation mondiale d’énergie finale devrait se limiter à 10 706 Mtep en 2040  selon l’AIE (scénario « 450 »).

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