Le projet NEOM est piloté par Klaus
Kleinfeld, ancien PDG de Siemens. (©NEOM)
Le prince héritier de l’Arabie saoudite
Mohammed ben Salman a présenté cette semaine les contours d’un colossal projet
baptisé NEOM. De quoi s’agit-il ?
NEOM, un modèle pour le « futur de
la civilisation humaine »
Le projet saoudien NEOM vise à développer une immense
zone économique préfigurant la mégalopole de demain. Présenté cette semaine à
Riyadh dans le cadre de la conférence « Davos dans le désert », il
peut faire figure de fantasme tant les ambitions affichées par l’Arabie
saoudite semblent démesurées (voir vidéo en fin d’article) : constituer un
modèle pour « le futur de la civilisation humaine en offrant à ses
habitants un mode de vie idyllique et des perspectives économiques
exceptionnelles. »
La mégalopole imaginée aurait en réalité la taille
d’un État : située au nord-ouest de l’Arabie saoudite, cette zone bordant
la mer Rouge devrait couvrir près de 26 500 km2, soit quasiment la
superficie de la Bretagne (une partie de NEOM serait située en Egypte et en
Jordanie). NEOM aspire à être à la pointe de l’innovation dans tous les
domaines : énergie, eau, mobilité, biotechnologies, alimentation, etc. La
place des nouvelles technologies sera centrale dans cette zone où les robots
devraient être plus nombreux que les habitants.
En matière d’énergie, NEOM entend profiter des
conditions locales très favorables à l’exploitation des énergies solaire et
éolienne (une centrale solaire thermodynamique apparaît notamment dans la vidéo
promotionnelle). L’ambition affichée est de dépendre à 100% des
énergies renouvelables mais les concepteurs du projet précisent que la zone
dispose également de riches ressources minières et d’hydrocarbures.
Selon l’Arabie saoudite, le projet NEOM pourrait faire
l’objet de 500 milliards de dollars d’investissements dans les années à venir,
tant de l’Arabie saoudite et de son Fonds public d’investissement que d’acteurs
privés étrangers. La première phase du projet devrait être achevée à l’horizon
2025. L’Arabie saoudite ambitionne de voir le PIB de NEOM atteindre 100
milliards de dollars dès 2030.
La zone de NEOM sera entourée de 468 km de côtes. (©NEOM)
Un symbole de la « nouvelle Arabie
Saoudite »
Le projet NEOM s’intègre pleinement dans le cadre de
la stratégie « Vision 2030 » de l’Arabie saoudite qui souhaite rendre
son économie moins dépendante du pétrole. Pour rappel, les revenus du
gouvernement saoudien reposent encore à près de 60% sur le pétrole selon le
FMI, malgré la chute très forte des recettes associées aux exportations
avec la baisse des prix du brut (de 301 milliards de dollars en 2014 à 133
milliards de dollars en 2016).
Pour François-Aïssa Touazi, directeur Afrique
Moyen-Orient chez Ardian(1), NEOM apparaît comme « le
projet phare de Vision 2030 et symbolise la détermination de Mohammed ben
Salman de faire émerger une nouvelle Arabie saoudite moderne, connectée et
ouverte sur le monde. Ce projet a aussi pour objectif de mobiliser une jeunesse
saoudienne dont les attentes sont fortes, surtout en matière d'emploi et
de changement social ».
Mohammed ben Salman a par ailleurs confirmé cette
semaine la privatisation partielle de Saudi Aramco (ouverture de 5% du capital)
qui devrait avoir lieu au second semestre 2018. Pour rappel, l’Arabie saoudite
dispose des 2e réserves
prouvées de pétrole au monde (266 milliards de barils de pétrole, soit 16% des
réserves mondiales) et reste le principal exportateur mondial d’hydrocarbures liquides (et
le 2e producteur après les États-Unis).
NEOM - la ville du futur - le futur de l'Arabie saoudite et celui du Monde ?
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=Q_UYWm16N6Q