Introduction
Ce texte ne prétend pas à l’exhaustivité, tant le continent est pluriel, sur ce sujet comme sur d’autres, et tant les situations des 53 pays sont contrastées de par leur taille, leur poids économique, leur démographie, leurs ressources et perspectives de croissance. Or ces disparités se reflètent naturellement dans les situations énergétiques et électriques nationales et régionales avant de dessiner celles du continent. Ensuite, le domaine de l’énergie, et plus particulièrement de l’électricité, combine des enjeux économiques, politiques, sociaux, techniques, environnementaux et climatiques indissociables des réflexions à mener pour assurer le développement efficace, compétitif, durable et acceptable de l’électrification africaine. À défaut de pouvoir livrer ici une « radioscopie » complète des situations et des enjeux de tout un continent, on commencera par décrire les caractéristiques majeures du secteur électrique africain actuel et de ses potentiels. Quelques ordres de grandeur et comparaisons avec des référentiels plus familiers serviront à dresser une « carte d’orientation. » On donnera ensuite, pour éclairer les paradoxes que révèle cette carte, quelques explications sur les raisons du décalage flagrant entre un potentiel surabondant et une offre largement déficitaire. En guise de conclusion, ou plutôt d’ouverture à la réflexion, on proposera des pistes d’actions prioritaires, voire incontournables, pour assurer l’indispensable essor de l’électrification de l’Afrique.
État des lieux du secteur électrique africain : le continent des paradoxes
En matière d’électricité, l’Afrique est le continent des paradoxes : elle est à la fois un géant énergétique par les ressources dont elle dispose, et un nain électrique par les capacités réelles sur lesquelles elle peut s’appuyer aujourd’hui. En effet, avec 10 % des réserves hydrauliques mondiales économiquement exploitables, avec près de 10 % des réserves mondiales prouvées de pétrole, 8 % des réserves mondiales de gaz, et 6 % des réserves mondiales de charbon, ce continent offre un gisement considérable de potentiels et de ressources énergétiques. Sans oublier le formidable potentiel solaire, ni les gisements géothermiques de l’est du continent, ou encore les gisements éoliens sur les zones littorales ni, bien sûr, la biomasse — 60 % des terres arables encore non cultivées dans le monde se situant en Afrique subsaharienne. Autrement dit, la ressource est disponible et diversifiée, tant dans sa répartition géographique que dans sa nature, tandis que les ressources en énergies renouvelables offrent de réelles perspectives pour un développement électrique faiblement carboné. C’est un tableau très enviable, qui contraste fortement avec la situation de déficit électrique constatée sur une large partie du continent.par Christine Heuraux – publié par l’IFRI
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