Avec la croissance démographique et l’amélioration de l’accès à l’énergie, l’Irena (Agence internationale des énergies renouvelables) estime que la consommation d’électricité en Afrique de l’Ouest pourrait quadrupler d’ici à 2030 (atteignant alors 219 TWh par an, contre seulement 52,5 TWh en 2015). Elle resterait toutefois encore très faible à cet horizon : à titre de comparaison, la consommation d’électricité brute en France métropolitaine – dont la population est environ 6 fois plus faible que celle de l’Afrique de l’Ouest(1) – a atteint 482 TWh en 2017.
Dans cette étude, l’Irena s’interroge sur la contribution que peuvent avoir les énergies renouvelables (EnR) – en particulier l’hydroélectricité et le solaire photovoltaïque – dans la production électrique d'Afrique de l’Ouest, sur la base de différentes évaluations réalisées au sein de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Elle présente 3 scénarios (par ordre d’ambition croissante en matière de développement des EnR): un scénario « de référence »(2), un scénario dit « Objectif régional de la PERC » (Politique en matière d’énergies renouvelables de la CEDEAO)(3) et un scénario dit « Objectifs nationaux »(4).
Le rapport de l’Irena appelle à augmenter la coopération régionale et les interconnexions électriques pour optimiser le développement des énergies renouvelables mais surtout à rehausser les cibles nationales visant leur déploiement à grande échelle. Il est estimé que les énergies renouvelables pourraient compter jusqu’à 65% des capacités électriques de l’Afrique de l’Ouest en 2030 (« pic de charge »), cette donnée devant toutefois être croisée avec les facteurs de charge de chaque filière (notamment en raison de l’intermittence de la production solaire photovoltaïque) pour estimer in fine la contribution réelle des EnR au mix électrique de cette région.
L’intérêt de ce rapport réside en particulier dans ses annexes qui délivrent de nombreuses données détaillées : projections de la demande d’électricité, panorama des différentes centrales existantes et en projet par pays, coûts de production estimés (LCOE) par filière, volume des pertes en ligne, détail des scénarios de l’Irena, etc.
Pour rappel, l’Afrique de l’Ouest est constituée d’un ensemble de 15 pays indépendants : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
Dans le scénario de référence de l’Irena, le gaz naturel et l’énergie hydraulique dans une moindre mesure continuent de compter pour la très grande majorité de la production électrique en Afrique de l’Ouest d’ici 2030. (©Connaissance des Énergies, d’après Irena)
Source: CONNAISSANCE DES ENERGIES
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