Avec la recrudescence des incendies
dans les marchés, il y a lieu de se poser des questions sur la qualité des
installations électriques avec le respect de la norme NF C 15-100 pas seulement
dans ces lieux mais presque dans tous les locaux d’habitation du pays.
Une installation électrique de
qualité obéit à la norme NFC 15-100 qui fixe les règles d’installation
électriques dans le but d’augmenter la sécurité des usagers, d’assurer le bon
fonctionnement des installations électriques en plus de s’adapter aux besoins
(augmentation du nombre d’appareils). Cette norme traite des installations
électriques alimentées sous des tensions au plus égales à 1000 volts en courant
alternatif et 1500 volts en courant continu.
Entres autres mesures de cette
norme, pour une bonne installation électrique on peut noter :
- · La mise à la terre de l’installation par une prise de terre associée à une protection différentielle pour mettre hors tension le circuit qui a un défaut d’isolement.
- · Prévoir des circuits spécialisés au minimum 4 concernant les appareils à puissance un peu élevée comme les fours, les congélateurs, laves linge etc...
- · Les circuits de prise de courant : au nombre de 8 prises par circuit protégés par un disjoncteur de 20A ou 5 prises par circuit protégé par un disjoncteur de 16A avec un câble de 2.5mm².
- · Les circuits d’éclairage protégés par des disjoncteurs de 10A pour 8 points lumineux par circuit avec un câble de 1.5mm².
- · Les réseaux de communication : prises RJ45 et TV
- · Le tableau électrique ou coffret regroupant tous les départs de l’installation à la tête desquels les disjoncteurs divisionnaires desservant sur des boîtes de dérivation pour la distribution.
- · En fin les équipements complémentaires détecteurs de fumée et parafoudre.
Tout cela devra être consigné sur
un schéma électrique représentant les différents circuits avec un repérage du
tableau.
Mais force est de constater aujourd’hui, dans le pays, que la majeure partie des installations électriques domestiques comme industrielles sont hors norme. On constate des installations anarchiques, des câbles surchargés mal dimensionnés transportant de grande puissance en plus de leurs mauvaises qualités entraînant des incendies.
Et cela est dû au désordre qui règne
dans le secteur de l’installation électrique. N’importe qui peut
s’autoproclamer installateur électrique du fait de l’absence de texte
réglementant ce secteur très important avec la mise en place de certification
pour les installateurs. Pourquoi ce qu’on a fait pour les pharmaciens on ne le
ferait pas pour les autres corps de métiers ? Et l’avantage de la
réglementation du secteur serait la
formation obligatoire pour ceux qui veulent faire ce métier.
Il y a aussi le désengagement de la
SENELEC de contrôler la conformité des installations électriques et du matériel, ou un autre organe agréé par l’état avant la mise sous tension des installations.
Pour ce qui est des incendies dans
les marchés le recours au solaire photovoltaïque pourrait être une solution.
Car la consommation électrique dans les marchés est individuelle et les
puissances installées dans les cantines ne dépassent rarement 500W sauf pour
les grands ateliers de tailleurs et certaines boutiques vendant de matériels
électroménagers comme les téléviseurs. Et pour une puissance 500 Watt, deux panneaux
solaires de 300 Watt crête suffisent plus un onduleur de 600 watt, un régulateur
et une batterie 12V 150A.H. Tout cela
pour un investissement global qui tournerait
autour de 600 à 700 mille franc CFA.
Ce projet pourrait être pris en charge par la mairie sur la base
d’une étude technique et financière en partenariat avec les banques pour son
financement. Les propriétaires de cantines, de façon consensuelle avec les
mairies mettront en place un mode de paiement en tenant compte de leur revenu ;
le temps d’amortir l’investissement et de disposer définitivement de leur
générateur solaire. Cela devrait au préalable s’accompagner d’une
sensibilisation des usagers sur le fonctionnement des sources d’énergie
photovoltaïque ; ce qui éviterait à coup sûr les branchements clandestins
source d’incendie pour la plupart des marchés.
Vu la baisse progressive et rapide
des coûts d’équipements photovoltaïques, l’état doit encourager les usagers à
l’autoconsommation pour satisfaire la demande d’énergie dans le pays et réduire
la fracture énergétique entre les villes et les milieux ruraux. Cette autoconsommation
est non seulement souhaitable mais elle est inévitable, vu les avantages
économiques qu’elle engendre. Elle permettra à l’état de réduire les
investissements et l’entretien du réseau électrique en plus de créer des
emplois. Elle favorisera l’insertion de
la production des énergies renouvelables dans le réseau. Cette autoconsommation
est plus souhaitable et plus avantageuse que les champs photovoltaïques au sol qui
occupent de très grandes surfaces pour une production faible.
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