La COP21 a pris fin avec un accord consensuel. Pour cela nous félicitons l'équipe d'AVAAZ international et d'AVAAZ Sénégal sous le nom de WAXXAL pour le travail abattu tant sur le plan international que national en sensibilisant les pays du monde entier avec des marches et l'utilisation d'autres supports médiatiques de la nécessité de rompre définitivement d'avec les combustibles fossiles qui sont à la base du dérèglement climatique avec l’émission des gaz à effet de serre. Cela sous-tend de promouvoir les énergies renouvelables comme alternatives indispensables aux énergies fossiles.
L’accord dit de Paris que
vienne d’adopter la 21éme conférence des parties COP 21, considéré comme un
accord sans précédent pour certains et historique pour d'autres les
qualificatifs ne manquent pas, l'ensemble des 195 pays présents s'est engagé à plusieurs objectifs ambitieux :
- « contenir le réchauffement bien en deçà de 2°C et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°C d'ici 2100 par rapport au niveau préindustriel,
- débloquer des fonds d’au moins 100 milliards de dollars annuels par les pays du Nord pour aider ceux du Sud à financer leur politique climatique pour l’après 2020.
- s’engager à revoir à la hausse tous les 5 ans, les objectifs concernant la réduction des gaz à effet de serre ».
Cet
accord répond aux exigences du développement durables qui cherchent à prendre en compte simultanément
l'équité sociale, l'efficacité économique et
la qualité environnementale c'est-à-dire « répondre aux exigences de l’heure sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs ».
Pour la première fois dans l’histoire de la COP, l’exigence
de 100% d’énergies renouvelables est devenue un slogan consensuel. Ce qui montre qu’un pas important est franchi
dans la transition énergétique.
La question qui mérite d’être posée maintenant
c’est : Est-ce que les engagements de cet accord seront réalisés ?
Cette question tire sa pertinence dans le caractère non contraignant de
l’accord. Laurent Fabius le Président de la COP21 nous parle d’accords contraignants. Mais si on se réfère
au texte de l’accord qui dit «chaque partie doit préparer, communiquer et
maintenir les contributions successives et déterminées au niveau national
qu'elle entend se fixer», nous notons que la contrainte est légère et ne prévoit aucune sanction.
En tous cas, nous n’oserons pas croire, vu l’énergie déployée dans cette
COP21 tant au niveau des gouvernements qu’au niveau des Organisations non
gouvernementales (ONG) pour arriver à cet accord, que les engagements pris par
les pays développés surtout vis-à-vis des pays dits vulnérables ne seront pas
respectés. Ce serait donc à mon avis, préjudiciables pour l’avenir de la COP
après le protocole de Kyoto qui a été contraignant et n’a pas été respecté pour
la plus part des pays de l’annexe1 dits développés.
Je citerai Emma
Ruby-Sachs, Directrice Générale Adjointe de l'Organisation Citoyenne AVAAZ,
pour mettre en exergue le caractère futuriste de l’accord qui marque une prise
de conscience universelle sur les énergies renouvelables et plus
globalement sur le climat: «Cette COP sera le fondement du virage vers 100% d’énergies propres
que le monde souhaite et dont la planète a besoin ». Nous pouvons donc affirmer sans risque de nous tromper que l’avenir de
l’humanité se trouve dans les énergies propres.
C’est
pourquoi au regard de cela, je ne comprends
pas la pertinence d’une centrale à charbon dans la région de Dakar plus précisément à Bargny lieu à forte concentration
humaine, nonobstant les soucis de l’Etat de satisfaire les besoins énergétiques
du pays.
Nous
sommes conscients de la crise chronique que traverse le secteur de l’énergie
électrique, liée à un déficit de production dû à la vétusté du parc de
production de production, du réseau de distribution, et de transport, et des
difficultés d’approvisionnement en combustibles qui sont couteux et de plus en
plus rares surtout pour les pays non producteurs, même si ces dernières années la tendance est à
la baisse sur le prix du baril du pétrole passant de 120$ en 2011 à 38$
aujourd’hui (16/12/2015),.
Mais cela ne doit pas être
une raison pour détériorer notre environnement. Le charbon empoisonne l'air,
Les centrales au charbon sont à l'origine de la majorité des émissions
atmosphériques du secteur de l'énergie électrique. Parmi ces émissions
atmosphériques, les plus importantes sont les oxydes d'azote (NOx),
le dioxyde de soufre(SO2), les particules, le mercure et les gaz à
effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2). De faibles
quantités de métaux toxiques comme l'arsenic, le cadmium, le chrome et le
nickel, de même que les toxiques provenant de la combustion du charbon tels que
les chlorures de méthyle (CH3CL), sont également émises. Le
principal problème environnemental lié à ces polluants comprend les dépôts
acides qui se forment lorsque des particules comme les cendres volantes, les
sulfates, les nitrates et les gaz (par exemple le SO2 et les NOx)
se déposent sur les surfaces ou y sont absorbées. Les gaz peuvent alors être
transformés en acides au contact de l’eau. Les dommages causés par les dépôts
acides touchent les lacs, les cours d’eau, la forêt, le sol, les populations de
poissons et d’animaux ainsi que les bâtiments. Avant de retomber au sol, les
émissions acidifiantes (le SO2 et les NOx ainsi que les
particules acides qui leur sont reliées) contribuent à diminuer la visibilité
et nuisent à la santé publique. A cela s’ajoute le système de refroidissement
des centrales à charbon qui nécessite beaucoup d’eau et à coup sur va perturber
l’écosystème marin et impactera négativement sur le secteur de la pêche dans
cette zone.
Pour
les raisons ci-dessus évoquées sur les dangers du charbon, nous pensons que l’Etat
doit réviser ses positions sur ces types de centrales électriques et d’augmenter
la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique défini dans sa
nouvelle politique énergétique (voir graphiques)
qui est de 18.1% plus 5,03% d’énergie
hydraulique dans les prévisions de 2017 contrairement à 2012 où elles étaient
de 9,92% entièrement constituée d’énergie
hydraulique, et d’annuler
définitivement la part du charbon qui est de 25,17% pour les prévisions de 2017
contrairement à 2012 où elle étaient de 0,0%. En résumé, dans les prévisions de
2017, le mix énergétique sera composé de 23,55% d’énergies renouvelables et de
75,45% d’énergies fossiles et cette tendance doit être inversée pour rester
dans la dynamique de l’accord de Paris. Ce sera un pari difficile mais pas
impossible si la volonté politique y est.
Pour cela une politique
incitative promouvant l’utilisation du solaire photovoltaïque dans les maisons
doit être encouragée. Cela permettra à l’état de réduire sa facture énergétique
et aux usagers d’être indépendants de la SENELEC (Société Nationale
d’Electricité) et de faire des économies sur leurs factures d’électricité. En
plus de promouvoir l’efficacité énergétique surtout dans les bâtiments
administratifs, les hôpitaux et les universités qui constituent des niches
d’économies d’énergies considérables, d’autant plus que la programmation de la
fin des combustibles fossiles est enclenchée dans cette COP21 et des
perspectives intéressantes pour les pays sous développés sont ouvertes avec la
mise en place de fonds pour financer leurs politiques climatiques comme les 100
millions de dollars annuels mis à la disposition des pays sous développés par
les pays du nord.
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Graphique 3: RÉSUMÉ MIX 2017 |
Khadim GUISSE
publié sur xalimas.com: